Merci à Yves Ugalde pour ce bel article sur Lorea pour l’ouverture de notre nouvelle boutique sur Bayonne ☺️:

« 19, rue Bourgneuf, Lorea ouvrait boutique jeudi soir. Une pierre, précieuse celle-là, est ainsi posée dans cette rue en plein renouveau et pavée de bonnes intentions commerciales.
Lorea, c’est le bijou basque. Mais un bijou réfléchi, sensible, et surtout voulu par Catherine Ithurbide. Je vous la situe. Que les féministes n’en prennent pas ombrage, car la suite du papier vous montrera qu’elle n’a pas besoin d’un mari chaperon pour avancer dans la vie. Elle est l’épouse d’Ellande Ithurbide, le géant caméraman et associé de la boîte de production audiovisuelle locale Comedia.
Catherine est une fille de la baie des anges, happée par son géant et le Pays Basque, après un parcours très sérieux de gemmologue. Elle est, ente autres, diplômée du Gemological Institute of America où elle est entrée dans la vérité des pierres comme d’autres dans les ordres. Là-bas, en Californie, où un Basque traîne toujours au coin d’une rue, elle a travaillé sereinement sous l’autorité du designer de la maison Van Cleef pour les USA. Excusez du peu.
L’expertise et la passion du bijou, un mari qui ne transige pas sur les racines de son Pays Basque, et la source créative se déclenche et grossit. Une forme, un symbole, occupent l’esprit de la belle Niçoise. C’est le lauburu. Cette croix basque dont elle estime très tôt qu’elle ne peut se satisfaire du folklorisme un peu ringard dans lequel on est les premiers à l’avoir rangée. Et vas-y qu’on te la pose allègrement sur les gâteaux basques et les paillassons depuis un siècle… Et qu’au mieux on la suspend in extenso au bracelet des communions.
Les mannequins Lorea disent à eux-seuls l’authenticité de la démarche. Pas des pros de la pose,beaucoup mieux! Antxon et Elodie, de Bidarray, ont la beauté insurpassable des gens qui n’en font pas métier. Ils ne jouent pas ce pays comme dans les fromages du moment. Ils le respirent avec une splendide modernité et la puissance d’une esthétique qui ne s’apprendra jamais dans aucun studio. Vous voulez que vous dise, Antxon et Elodie, c’est le casting de rêve pour un bijou qui a des prétentions identitaires et des visées pour tous les ailleurs. Des ambassadeurs qu’on missionne les yeux fermés Encore que pour Elodie, qu’Antxon me pardonne, je préfère les garder ouverts…
Catherine voit dans le lauburu un chemin de croix pour une fois prolifique et épanouissant. Ce sera le sien!.Et le fait est qu’à son retour, en commençant par la rue d’Espagne à Garazi, elle oriente toute sa puissance inventive autour de ce signe cabalistique universel du Pays Basque. C’est le début d’une prise de tête que connaissent tous les artistes désireux de revisiter des héritages immémoriaux sans en violer l’âme.
Et, dans ces cas, rien de mieux que la distance d’un esprit venu d’ailleurs et ayant puisé une bonne parie de son expertise chez des professionnels de haut niveau dégagés de toute scorie ancestrale. Catherine a pris le meilleur de chez nous et y a ajouté le sien.
Quel plus bel acte d’amour pour le Pays Basque que ce degré inventif et raffiné de consécration à un de nos signes les plus chers, de la part d’une jeune femme de l’autre sud de la France. Celui que l’on dit plus superficiel et fanfaron pour se rassurer sur nos propres valeurs. Catherine dégage pourtant tout le contraire. Elle parle moins que nous, mais elle parle si bien de ce qu’elle fait. Elle est sérieuse, méthodique et totalement impliquée dans sa quête épurée de création.
Du jade au diamant, la croix basque traitée par Lorea devient un vrai bijou. Dans ce qu’il doit avoir de rare, de personnel, d’unique. A l’opposé des carrousels de pacotille des grands magasins, Lorea dépose une goutte d’ADN euskarien dans chacune de ses créations.
Ce lauburu, à Lorea, il est comme la toute petite flamme des tabernacles. Il ne s’impose à personne, mais, et c’est tout le talent de Catherine, il ne s’éteint jamais… »